Rédigé par retrodev | Classé dans : Produits
02
04 | 13
Les puces d'identification radio, ou RFID, sont de petites puces électroniques. Elles
contiennent généralement un identifiant (numérique), et parfois quelques données
complémentaires qu'elles peuvent transmettre à courte distance. S'intégrant facilement dans
notre environnement, ces étiquettes radio font partie des technologies clefs de l'Internet
des Objets.
Technologies
Les étiquettes passives ne possèdent pas de batterie, seulement un puce et une antenne.
Pour les activer, le lecteur comporte alors un transpondeur (émetteur radio) qui doit
émettre de l'énergie ainsi qu'un signal spécifique. La puce renvoie alors ses données, qui
sont captées par le récepteur radio également compris dans le lecteur.
Les étiquettes actives, elles, sont équipées d'une batterie. Elles n'ont donc pas besoin
de recevoir d'énergie pour émettre. Elles diffusent donc en permanence leurs informations,
et tout lecteur à proximité peut les recevoir. Ce fonctionnement actif permet également une
plus grande portée.
Les choses sont cependant parfois moins simples, et certaines étiquettes passives peuvent
avoir une batterie. Le lecteur déclenche la puce, mais sans avoir besoin de lui envoyer
d'énergie. Cela permet de bénéficier de la plus grande portée des systèmes actifs, en
conservant le fonctionnement par activation. Ce sont donc moins les caractéristiques
d'alimentation que celles de communication (permanente ou après activation) qui
différencient les deux types de puces.
Des RFID, actives ou passives, peuvent également embarquer des batteries alimentant des
capteurs, afin de stocker et transmettre des informations sur leur environnement.
Usages
La technologie RFID n'est pas récente, et les puces sont largement utilisées depuis les
années 80. Vous les avez sans doute déjà rencontrées dans des livres, sur des disques,
utilisées par les systèmes antivols des magasins et bibliothèques. En raison de leur faible
coût et encombrement, ce sont généralement des puces passives (et sans batterie) qui sont
employées. Les bornes près des caisses ou des portes jouent alors le rôle de lecteurs.
Les étiquettes RFID sont également souvent, comme leur nom l'indique, utilisées par des
systèmes d'identification : badges d'accès, colliers d'animaux de compagnie, et les nouveaux
papiers d'identités dans de nombreux pays. Leur emploi dans des systèmes de payement
électronique (généralement en intégrant la puce à un téléphone mobile) ne s'est pas encore
développé en France.
L'Internet des Objets offre déjà de nombreux exemples d'utilisation de cette technologie
autour d'interfaces naturelle (placer un zTamps sur un Mir:ror pour déclencher une
application), de systèmes de communication innovants (en ajoutant des puces dans de banales
cartes de visites) ...
Limites
Bien entendu, l'identification à distance peut faire peur, d'autant qu'il est difficile
de garantir qu'une puce puisse n'être lue que par un lecteur en particulier. La
multiplication des RFID nous expose donc à l'enregistrement, à notre insu, de données
potentiellement sensibles (localisation, habitudes de consommation, ...).
Un certain nombre d'applications critiques se sont tournées vers NFC (Near Field
Communication), une technologie assez proche mais dont la portée plus courte (une dizaine de
centimètres) rend l'utilisation dépendante d'une action volontaire (poser son badge ou son
téléphone sur le lecteur). Les codes-barre 2D (ou QRcodes) restent également très largement
utilisés en raison de leur coût presque nul.
Pour aller plus loin
Mots clés : RFID, puces, radio, NFC, QR codes
Rédigé par retrodev | Classé dans : Produits
05
03 | 13
Aldebaran Robotics est une entreprise française spécialisée dans la robotique. Depuis octobre 2011, elle possède également Karotz, le successeur du Nabaztag, et tout l'héritage de Violet.
Robotique
En juillet 2005, Aldebaran Robotics est fondée par Bruno Maisonnier, un passionné de robotique et de science fiction. En janvier 2007, NAO, son premier projet, s'invite dans la presse française. Il s'agit d'un petit humanoïde principalement dédié à la recherche et à l'éducation.
En Août 2007, NAO est utilisé par la compétition de robotique RoboCup (détrônant Aibo, le chien robot de Sony). Fin 2008, ce sont les établissements de recherche qui bénéficient d'une version Academics de NAO. Depuis, de nouvelles phases de développement ont apportées de nombreuses innovations notamment au niveau des mains et de la reconnaissance vocale. En 2010, le robot est présenté à l'Exposition Universelle de Shanghai et, en 2012, il devient accessible au grand public (à plus de 15000€, tout de même).
NAO, 58cm pour 5kg, est un véritable concentré de technologies. Bardé de capteurs et basé sur un processeur Intel Atom, le robot est totalement autonome grâce à un système GNU/Linux. Il n'en est pas moins programmable sur toutes les plates-formes grâce à un environnement de développement graphique maison, Choregraph, ainsi qu'une série de bibliothèques et d'APIs Python, C++, Java...
NAO est employé dans la recherche en robotique, en automatique, en intelligence artificielle, mais aussi en sciences humaines, dans le cadre de travaux sur les émotions, l'autisme et la dépendance. Plus de 2000 exemplaires sont actuellement utilisés dans les universités des quatre coins du monde.
Karotz
Début octobre 2011, Aldebaran Robotics rachète la société Mindscape, placée en redressement judiciaire (deux ans après avoir racheté Violet NDLR). L'avenir de Karotz est donc assuré, et la communauté respire un peu.
Cependant les possesseur du Nabaztag, la première version du lapin intelligent, n'y gagnent rien. En effet, depuis juillet, le support a été abandonné et les serveurs arrêtés, déclenchant la grogne générale et plusieurs projets communautaires (voir l'article précédent). Mais en décembre, Aldebaran annonce la réouverture de nabaztag.com, avec un nouveau serveur faisant tourner OpenJabNab pour récusiter les Nabaztag tag les lapins de deuxième génération.
Aujourd'hui, Karotz est toujours disponible à la vente, avec ses MiniKarotz/FlatNanoz (ex NanozTag, des petits lapins équipés d'une puce RFID permettant de déclencher des actions sur le Karotz) et son écosystème d'applications variées. Cependant, point de Mir:ror, et encore moins de Dal:Dal, ces produits semblent avoir disparu avec Violet. Mais, qui sait, un jour peut-être vont-il réapparaître.
Projets
Pour Aldebaran Robotics, en tout cas, les projets ne manquent pas. En 2011, après l'incident de la central nucléaire de Fukushima, l'entreprise se pencherait sur un robot conçu pour travailler dans des environnements dangereux. Début 2012, elle présente Roméo, un nouvel humanoïde (1m40, cette fois-ci), dédié à l'assistance aux personnes âgées ou en situation de dépendance.
En Juillet 2012, Aldebaran Robotics rachète Gostai. Cette société, également française, développe Jazz, un système de téléprésence mobile (un visiophone sur roulette ... en mieux), le système d'exploitation spécialisé Urbi, ainsi que Gostai Suite, une collection de logiciels liés à la robotique. Jean Christophe Baillie, le fondateur de Gostai, va gérer tout le développement logiciel chez Aldebaran.
Plein de choses intéressantes sont donc à prévoir dans un avenir proche !
Mots clés : aldebaran robotics, robot, nao, karotz 1 commentaire(s)
Rédigé par retrodev | Classé dans : Produits
28
09 | 11
Violet est une société française crée par Olivier Mével et Rafi Haladjian en 2003. Pionnière
de l'informatique pervasive, elle a su introduire cette discipline auprès du grand public
avec des objets qui ont marqué tant les informaticiens que les designers du monde entier.
Produits
Le premier objet communiquant crée par Violet fut DAL, en 2003. Dal est une lampe
interactive, connectée à Internet via Wifi. Dotée d'une interface tactile et d'un capteur
sonore, elle communique exclusivement par des lumières colorées. DAL embarque un ordinateur
complet (bien que minimal) tournant sous Debian, ce qui lui permet de fonctionner
indépendamment des serveurs de Violet (elle se programme via une interface web). Lancée à un
prix trop élevé, et peut-être trop tôt, elle n'a jamais eu le succès escompté.
C'est en 2005, avec le Nabaztag (et ses différentes déclinaisons) que le succès est arrivé.
Ce lapin connecté associe un design sonore et lumineux original à un visuel accrocheur pour
transmettre toutes sortes d'informations disponibles sur Internet. Cette configuration se
fait sur les serveurs de Violet, par le biais de mini-applications à configurer. Cependant,
cette architecture centralisée a toujours été le point faible du lapin. Lors de son
introduction aux USA (Noël 2006), l'infrastructure s'est avérée sous-dimensionnée et des
interruptions de service aussi fréquentes qu'handicapantes sont apparues.
Le Mir:ror, lancé en 2007, intègre une fonctionnalité phare des objets communicants : la
lectures des radio-étiquettes (RFID). Ce périphérique, qui se connecte en USB à un
ordinateur, permet d'associer des actions à des étiquettes (Ztamp:s). Plus simple que ses
prédécesseurs, le mir:ror bénéficie également d'un design d'interaction intéressant (il
suffit de le retourner pour le mettre en veille).
Le Dal:dal, nouvelle version de la lampe DAL ne fut jamais commercialisé. Reprenant le
principe de véhiculer les informations à travers des signaux lumineux (ainsi que, cette
fois, des indications sonores), l'architecture était plus proche d'un Nabaztag, avec une
forte dépendance aux serveurs de Violet
Design
Les produits de Violet ont tous en commun le grand soin apporté au design sous toutes ses
formes : physique, lumineux, interaction, sonore, ... Le sound design est principalement
l'oeuvre de Jean-Jacques Birgé tandis que les comportements et signaux lumineux sont créés
par Antoine Schmitt. La société InProcess a supervisé la majeur partie de la conception des
objets.
Le design des produis Violet a joué un grand rôle dans leur succès, Le minimalisme des
formes et leur affordance ont favorisé leur adoption avec une forte dimension émotionnelle.
Ils représentent par ailleurs un très bon exemple de technologie calme, en privilégiant une
communication non-intrusive, simple et poétique. En outre, la cohérence de l'ensemble des
produits, jusqu'aux noms, a permis la formation d'une communauté très attachée à la marque.
Violet a reçu de nombreuses distinctions et récompenses pour ce travail. On peut citer une
Etoile de l'Observateur du Design en 2003 pour DAL, deux autres (2006 et 2008) pour le
Nabaztag et une dernière, en 2009 pour le Mir:ror.
Déchéance
A la mi-2009, n'ayant pas réussi à transformer son succès en équilibre budgétaire, Violet
est placée en redressement judiciaire. Des rumeurs les plus folles sont avancée sur son
repreneur mais, après le refus de plusieurs propositions, c'est MindScape, un éditeur
français de logiciels qui s'en porte acquéreur.
Après plusieurs mois de flottement, et l'abandon de plusieurs projets en cours (dont
Dal:dal), MindScape finit par lancer Karotz, le successeur du Nabaztag. Matériellement plus
proche du DAL (ses caractéristiques techniques sont celles d'un ordinateur embarqué), il
apporte quelques nouvelles fonctionnalités (webcam, VOIP, geolocalisation, ... ) sans
changement de design.
Cependant, l'instabilité des serveurs n'a fait qu'augmenter, tandis que a communauté fidèle
n'adhére pas aux divers changements. L'abandon prévu du support des Nabaztag, les
condamnant au silence (justifié par le coût des serveur), a déclenché des réactions
violentes. MindScape a même du s'adresser directement aux possesseurs de Nabaztag et leur
offrir des réductions, ainsi que la libération des codes sources, pour endiguer le
mécontentement.
Il y a quelques mois, fin Juin 2011, MindScape est à son tour engagée dans une procédure de
redressement judiciaire. Sans repreneur (la proposition de rachat par la communauté ayant
été refusée), cela signifie la fin d'une des premières odyssées de l'Internet des Objets.
Et la mort de milliers de lapins innocents ... à moins que la communauté n'en décide
autrement. Et Anthony/oxo reviendra très prochainement sur ce dernier point dans son
prochain article.
Mots clés : nabaztag, violet, dal, mirror, karotz 1 commentaire(s)